[Concours RP]Gavro Fett

Ras le casque de cette foutue neige. A bien y réfléchir, le pire n'était peut-être pas cette damnée étendue blanche à vous en crever les yeux, mais bien ce casque à visière bas de gamme qui n'arrivait pas à trouver un juste milieu pour régler la saturation lumineuse.

En fin de compte, je devais bien admettre que le pire en ce moment, c'était les TB-TT qui avançaient inexorablement sur nous, nous considérant avec mépris de leur 20 mètres de hauteur, ravageant un à un nos canons les plus lourds d'un tir de blaster qui faisait trembler le sol et nous jetait à terre.

Depuis deux ou trois canons déjà, je ne me relevais plus, par ras-le-bol de me redresser pour retomber aussitôt, raconterais-je plus tard en riant devant les camarades réunis autour de quelques bonnes chopes de whiskey corellien, ou plutôt par terreur, paralysé par la peur que m'inspirait les coups sourds qui faisaient vibrer le sol à chacun des pas des Blindés, vibration qui se rapprochait sensiblement de minute en minute.

Je me hissai tout de même sur mes jamnbes au bout d'un certain temps, avant d'être frappé par une vision horrible.

Les tranchées démolies par les tirs continus des TB-TT. Les cadavres qui y gisaient. Nos canons réduits en tas de cendres fumantes. Les survivants qui couraient dans tous les sens, cherchant des issues, des abris, pour finir sous le prochain faisceau laser des Blindés. Les gradés qui hurlaient pour couvrir le vacarme, donnaient des ordres dans le vide, avant de se mettre eux-mêmes à paniquer, tant parce qu'ils s'apercevaient que personne ne les écoutait que parce qu'ils avaient commis l'erreur de regarder par dessus leur épaule la progression des monstres impériaux.

Cette seule bataille fut, aux yeux de beaucoup d'entre nous, la simple expression de notre combat historique contre l'Empire. Une métaphore terrifiante qui changeait les Rebelles en braves, en courageux, en vaillants mais au final, en ô combien petits insectes si facilement écrasés par l'Empire dont les TB-TT nous réprimaient comme nous réprimeraient toujours les forces impériales, nous anéantissant dans notre fourmilière même.

J'en étais là de mes réflexions sur la vanité de notre combat, lorsqu'une poignée de moustiques issus de la fourmilière réussirent un exploit fantastique. L'escadron Rogue. Nul ne savait vraiment comment ils s'y étaient pris, nous étions trop loin pour voir ce qui se passait, toujours était-il qu'un TB-TT venait de s'effondrer par terre, assailli par les T-47.

Un silence parcourut les tranchées, troublé uniquement par les pas sonores des Blindés. Puis des hourras retentirent lorsqu'un deuxième TB tomba. Des tirs de canon blaster se firent soudain entendre derrière nous, et nous vîmes qu'un soldat s'était emparé du dernier canon debout, dont tout le monde s'était éloigné de peur d'être anéanti avec.

Maintenant que les machines impériales s'en prenaient, ou tentaient de s'en prendre, ou même échouaient dans leurs tentatives de s'en prendre aux T-47, le camarade s'en donnait à coeur-joie, tirant dans la masse compacte du compartiment supérieur.
La partie la plus blindée du TB-TT.

<< Vise les jambes !! >> lui cria-t-on. Après qu'on s'y fût repris à trois fois, il entendit le conseil et réussit à faire s'effondrer un autre TB.

Notre euphorie fut stoppée par un brusque retour à la réalité. Un message d'alerte était diffusé à tous les soldats par les micros de leur casque : c'était un ordre de repli. Nous devions impérativement rejoindre les vaisseaux de transport pour évacuer la planète.

Cette directive nous fit prendre conscience d'une chose : Malgré les exploits de l'escadron Rogue, les TB-TT étaient plus près que jamais. Les soldats ne traînèrent pas et très vite, les tranchées furent désertées. Avant de partir, je jetai un oeil à une petite lueur bleue qui se balançait sous le "ventre" d'une machine. Elle disparut soudain, et quelques secondes plus tard le Blindé explosait. Je reconnus là l'oeuvre du Général Skywalker et souris, puis me hâtai de rejoindre les autres.

Ceux d'entre nous qui étaient restés jusqu'au bout rentrèrent dans les cargos, gagnés d'une certitude inébranlable : L'Empire, bientôt, très bientôt, subirait notre loi.